L’interview TDA/H !
ÉPISODE 5 :
Comment améliorer la vie des adultes ayant un TDA/H ?
L’interview menée par la Zatypie Alsace touche à sa fin, et nous avons proposé à nos membres de réfléchir aux solutions qui pourraient être apportées pour améliorer le quotidien des personnes ayant un TDA/H.
SOMMAIRE :
- Episode 1 : Qu’est-ce que le TDA/H ? Le diagnostic à l’âge adulte
- Episode 2 : Avoir un diagnostic de TDA/H à l’âge adulte : qu’est-ce que ça change ?
- Episode 3 : L’impact du TDA/H dans la vie
- Episode 4 : Le TDA/H, source de richesses ou de difficultés ?
- Episode 5 : Comment améliorer la vie des adultes ayant un TDA/H ?
Bonne lecture !
QUESTION : A votre avis, qu’est-ce qui pourrait améliorer la vie des personnes avec un TDA/H ?
Comment améliorer la vie des adultes TDAH?
Virginie, 47 ans :
Vaste question! Il y a tant à faire! Il nous faudrait une révolution des mentalités, un changement dans notre culture et notre vision des choses, que l’on s’ouvre enfin à la différence, aux profils neuroatypiques!Il faut :
- informer et former,
- vulgariser le sujet, le rendre abordable pour tous,
- Expliquer,
- et surtout faire tomber les tabous!
C’est pour cela qu’il faut communiquer partout, sensibiliser le grand public par le biais d’articles, de conférences, aller à la rencontre des institutions, établissements scolaires et là il y a un énorme travail à mener, mais aussi des entreprises et des professionnels de santé et c’est notamment le travail associatif que je fais!Il est essentiel d’expliquer ce qu’est vraiment le TDAH, car la majorité des personnes en ont une vision très étriquée et réductrice.Il est aussi plus que nécessaire de parler du traitement médicamenteux qui est tant décrié en France, car considéré à tort comme un stupéfiant.
Julie, 25 ans :
“Ce qui me fait le plus souffrir, c’est la vision des autres. Avoir cette impression que le TDAH est un tabou en France, ne pas pouvoir en parler librement avec n’importe qui, de peur du jugement, ou de devoir lui expliquer ce que ça représente (parce qu’on peut difficilement décrire tous les aspects du TDAH en 5 minutes à l’oral). Après avoir passé 3 semaines au Canada, où la mentalité est tout autre vis-à-vis de ce trouble largement plus connu, j’ai réellement l’impression que les français ne veulent pas être embêtés avec ça. La neurodiversité est pourtant un réel moteur dans une population, alors pourquoi rejeter autant cette différence ?”
Marie, 26 ans :
“Pour l’école : une meilleure information auprès des enseignants, parents et autres personnes entourant les enfants.
Pour le travail : que les entreprises comprennent que ce n’est pas en embauchant toujours les mêmes profils, qu’elles vont pouvoir innover et se démarquer de leurs concurrents ! Les profils atypiques pourraient être mieux valorisés et intégrés.
Ensuite, je crois que c’est une question de société plus générale et qui va au-delà du TDA/H : nous excluons trop souvent les personnes qui sont différentes d’une façon ou d’une autre de la norme. C’est absurde car l’être humain “normal” n’existe pas : nous avons tous et toutes nos petites (ou grandes) différences. A chacun donc de s’ouvrir et de se forcer à devenir plus à l’écoute, plus tolérant envers les autres de manière générale.”
Jean, 39 ans :
“Établir un système pour TDA/H ! Je commencerai par de la sensibilisation… On existe !”
François, 28 ans :
”En parler sans craindre d’être vu comme une bête de foire. Peut être faire des témoignages comparatifs entre quelqu’un sans trouble notable et un TDAH puis mettre en avant l’équilibre de difficulté/facilité, (faire ressortir que nous ne sommes pas mieux que les autres, mais qu’eux non plus, c’est le meilleur moyen de convaincre de l’existence de quelque chose selon moi).”
Géraldine 37 ans :
« – D’être compris par ses proches !
Il me semble primordial d’être entendu, reconnu dans ses particularités et difficultés à la lecture du diagnostic. C’est le 1er pas vers l’acceptation…
-Augmentation du nombres de spécialistes, centres référents spécialisés TDA/H sur tout le territoire pour faciliter la démarche diagnostique, la prise en charge thérapeutique et médicamenteuse le cas échéant.
–Sensibilisation au TDA/H pour les enseignants, les AVS, assistantes sociales, éducateurs spécialisés, dans les MDPH et chez Pôle Emploi, mais aussi les services RH des entreprises et les cabinets de recrutements.
–Formation au TDA/H plus poussée que 3h sur un cursus complet pour l’ensemble du corps médical notamment les généralistes, neurologues, psychiatres, psychologues, orthophonistes, ergothérapeutes, pyschomotriciens.
-Travailler en profondeur pour éveiller la population à “l’éducation à la différence”
Quelle qu’elle soit, visible ou invisible dès les plus jeune âge et partout… Au sein des familles, à l’école, dans le système de soins, dans le périscolaire, le milieu sportif, les associations…
-Que des gens populaires, des célébrités, entrepreneurs en parlent dans les médias en France, que les anglo-saxons ne soient pas les seuls à faire leur coming-out ! Car pour que le grand public comprenne et accepte son existence il faut savoir que ça existe.
Et pour finir au lieu d’essayer de rentrer dans un moule trop étriqué par le cadre, les conventions, essayer de s’écouter au maximum pour aller vers un job, des amis et une vie sur-mesure pour vous.”
QUESTION : Que souhaitez-vous dire aux personnes qui ont un TDA/H ou pensent être concernées ?
Géraldine, 37 ans :
« Foncez : lisez, rencontrez, parlez en, diagnostiquez vous, prenez soin de vous, soyez indulgents avec vous-même, vous êtes sur la bonne voie ! »
François, 28 ans :
”Si vous pensez être TDA/H et que le fait de le savoir ait un impact positif, renseignez vous, beaucoup de personnes peuvent vous aider dans votre démarche”.
Julie, 25 ans :
“Si vous pensez avoir un TDAH, alors qu’attendez vous pour aller voir un spécialiste ? Même s’ils sont peu nombreux, ils seront en mesure de vous apporter toute l’aide dont vous avez besoin !”
Virginie, 47 ans:
« Ne restez pas dans le doute! Allez passer un bilan si vous en éprouvez le besoin!
Poser des mots sur des maux est souvent bénéfique! Donnez-vous la chance de vous découvrir et de vous accepter.
Vivre avec un TDAH n’est pas tous les jours évident mais c’est aussi une force. »
Marie, 26 ans :
“Intéressez-vous au sujet ! Vous verrez que vous n’êtes pas seul.e et qu’il est possible d’aller loin avec un TDAH. Il peut être vecteur de grandes souffrances mais aussi être un moteur incroyable !”
Jean, 39 ans :
“Qu’être TDAH n’est pas facile, que vous n’êtes pas seul et que tout va bien se passer une fois cette “bizarrerie”(;)) est acceptée !”
Nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui ont participé à cette enquête. Nous espérons que ces témoignages vous auront intéressés et aidés à mieux comprendre le TDA/H à l’âge adulte.
La Zatypie Alsace organise tous les mois des rencontres entre personnes neuroatypiques (HPI, TDAH, TSA, Dys,…). SI vous vous êtes concernés et souhaitez nous rejoindre, écrivez nous : alsace@zatypie.fr !
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