L’interview TDA/H !
ÉPISODE 4 :
Le TDA/H, source de richesses ou de difficultés ?
Dans cette quatrième partie de l’interview réalisée par la Zatypie Alsace auprès de ses membres, nous nous interrogeons sur ce que le TDA/H peut apporter dans la vie d’une personne : positif, négatif ou un peu des deux, à chacun sa vision de ce trouble !
SOMMAIRE :
- Episode 1 : Qu’est-ce que le TDA/H ? Le diagnostic à l’âge adulte
- Episode 2 : Avoir un diagnostic de TDA/H à l’âge adulte : qu’est-ce que ça change ?
- Episode 3 : L’impact du TDA/H dans la vie
- Episode 4 : Le TDA/H, source de richesses ou de difficultés ?
- Episode 5 : Comment améliorer les vie des adultes ayant un TDA/H ?
Bonne lecture !
QUESTIONS : Aujourd’hui, comment vivez-vous avec le TDA/H ? Pour vous le TDA/H est-il plutôt source de richesse ou de difficultés ?
Julie, 25 ans :
“Selon la situation, le TDA/H peut être une source de très grosses difficultés, ou un très gros avantage. Pour gérer l’administratif, planifier, s’organiser… c’est un cauchemar ! Sinon, je travaille dans un laboratoire de recherche en biotechnologies. Même si j’ai dû mettre en place un certain nombre d’astuces pour pouvoir organiser mon travail sur la journée, avoir un TDA/H présente plusieurs atouts non-négligeables, à savoir que je suis très curieuse, et le fait de penser différemment peut permettre de débloquer certaines situations où aucune solution ne semble possible au premier abord.”
François, 28 ans :
« J’ai remarqué très récemment que le fait de me savoir TDA/H me laissait croire que j’avais naturellement certaines difficultés (notamment sociales pour aller au contact des autres) alors qu’en fait, en observant des gens sans trouble particulièrement notable, ils avaient plus de difficultés que moi pour ça.
La question de comment je le vis me parait étrange, car je ne vois pas comme vivre autrement, je ne connais que cela. Le fait d’être TDAH par rapport aux autres, je le vois comme une différence d’apport sur une communauté donc une richesse en soi. Et je ne pense pas qu’une vie de TDA/H soit plus difficile, si on essaie d’enlever tout ce qui appartient à la discrimination.”
Géraldine 37 ans :
“Après près de 2 ans à apprivoiser le TDA/H et mon rapport à ce trouble qui me suit quotidiennement, je peux dire que je le vis de mieux en mieux.
Je suis passée par différentes phases, mais j’ai toujours été en quête d’informations et de solutions pour mieux l’appréhender.
J’ai commencé par une boulimie de lecture, et visionnage de vidéos, puis j’ai eu un besoin intense de rencontrer mes semblables, via mon engagement associatif auprès des adultes TDA/H notamment (mais aussi HPI, Dys et Asperger).
J’ai également assisté à différentes conférences sur ces sujets, j’ai aussi fait un stage de développement personnel orienté coaching TDA/H, j’ai découvert grâce à ma spécialiste que j’avais un trouble du sommeil, qui est aujourd’hui traité, j’ai testé l’auberge collaborative La Zatypie destinée aux adultes neuro-atypiques dans le sud de la France (page Auberge), de la TCC, de la remédiation cognitive et je suis actuellement un programme thérapeutique pour une meilleure gestion des émotions…
Je ne dois pas être loin d’avoir essayé tout ce qui existe sur le « marché » (rires…) mais toujours en veille pour des nouveautés !
Sans langue de bois, ayant un TDA/H mixte (Inattention/Impulsivité/Hyperactivité) bien gratiné, je ne vais pas dire que c’est facile, fun et positif tous les jours mais je ne changerai pour rien au monde mes particularités, qui font aujourd’hui mes forces comme l’adaptabilité, la créativité, mon rapport aux gens, une forme d’hyper efficacité pour boucler des tâches si le délai est court ou que l’objectif me stimule, j’en oublie sûrement… Ce sont nos supers pouvoirs en quelque sorte ! »
Jean, 39 ans :
“J’ai beaucoup plus conscience de ce qui est bénéfique pour moi, pourquoi ça l’est, et des axes à travailler pour améliorer et faciliter ma vie. Le plus dur reste l’interaction avec les autres, notamment les relations de couples, que j’ai mises de côté pour l’instant et pas faute d’avoir essayé. On ne peut pas tous s’entendre et se comprendre, mais quelqu’un ayant la capacité d’accepter les traits ambivalents d’un TDA/H ne court pas les rues! ;)”
Virginie, 47 ans :
Alors je vis bien avec mon TDAH! Comme je l’ai toujours été, je ne connais que cela!
Je pensais que c’était normal d’être impulsive, d’avoir des sautes d’humeur, de partir dans tous les sens, de passer d’une chose à l’autre, de faire plusieurs phrases en même temps, de ne jamais me poser et ne rien faire, c’est en fait mon mari qui trouvait que je n’avais pas un comportement normal…rires…Et puis j’ai grandi dans une famille avec une maman très calme et un papa TDAH mais à l’époque bien sûr on ne connaissait pas ce fonctionnement.
Ayant une bonne estime de moi d’après les tests que j’ai passé, ayant été soutenue et valorisée dans ma famille avec ma personnalité, le TDAH m’apparaît donc plutôt comme une richesse, un atout.
C’est mon TDAH qui m’a permis de créer mon association TypiK’AtypiK, de me focaliser sur un seul projet et de continuer dans cette voie!Les difficultés je ne les voyais pas forcément, c’est plutôt l’entourage proche pour qui c’est parfois compliqué.
D’autant que j’ai 3 enfants atypiques, HP, TDAH et DYS donc chez nous il y a de l’ambiance!La plus grosse difficulté finalement que j’ai c’est avec le système scolaire et le cadre!
Marie, 26 ans :
“Pour moi le TDA/H est rarement en lui-même une source de difficultés, c’est plutôt comme un trait de personnalité qui a ses avantages et ses inconvénients. La difficulté c’est de trouver des milieux dans lesquels on peut évoluer telle que l’on est.“
Dans la cinquième et dernière partie de cette interview, nous avons demandé aux membres de la Zatypie Alsace ce qui pourrait améliorer la vie des personnes avec TDA/ H et quels conseils. Elles voudraient donner aux adultes qui pensent être concernés par le TDA/H. Nous vous invitons à poursuivre votre lecture et découvrir toutes leurs idées sur ce lien : Episode 5 : Comment améliorer les vie des adultes ayant un TDA/H ?
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